Speech: Commissioner Moscovici's introductory remarks at the Eurogroup press conference

Met dank overgenomen van P. (Pierre) Moscovici i, gepubliceerd op donderdag 10 oktober 2019.

Merci Mario.

L'Eurogroupe a montré hier que son regard est bien tourné vers les défis de l'avenir, pour assurer que nos économies soient plus fortes et affrontent mieux les chocs futurs qui les attendent. Dans cet esprit nous avons eu un échange sur l'évolution de la compétitivité et des déséquilibres en zone euro, sujets sur lesquels il faut rester très vigilants pour éviter une répétition des erreurs du passé qui nous ont tant coûté.

Pour ma part j'ai souligné le besoin de relancer la croissance de la productivité et l'investissement, en s'assurant que les politiques européennes opèrent main dans la main avec les politiques nationales dans ce champ ; et la nécessité d'affronter le problème réel et persistant des déséquilibres entre les pays en excédent et ceux en déficit. Ceux en déficit doivent continuer d'assainir leurs finances publiques, ceux en excédent ont les capacités d'investir davantage pour leur propre bien et pour la croissance en zone euro.

J'ai souligné aussi l'importance d'être attentifs aux nouveaux défis tels que les changements technologiques et les tensions commerciales. L'impact de ces développements peut varier d'un Etat membre à l'autre mais peut avoir des répercussions aussi importantes pour la croissance et la convergence en zone euro que le choc financier d'il y a dix ans. Restons donc vigilants.

Nous avons eu aussi une bonne discussion sur la situation économique en Europe et ses implications pour l'orientation de la politique budgétaire. Comme Mario l'a dit, si l'économie de la zone euro continue de croitre et l'emploi continue de toucher des niveaux records, nous nous en félicitons, en même temps il y a une décélération évidente de l'activité économique, notamment dans l'industrie mais aussi maintenant dans les services. Et ce dans un contexte de risques baissiers grandissants.

C'était donc une discussion légitime - et opportune, car les Etats membres sont en train de finaliser leurs projets de budgets que la Commission devrait recevoir le 15 octobre. L'analyse de ces projets de budgets commencera sous la Commission Juncker et terminera sous la Commission von der Leyen - à règles budgétaires constantes. Je ne peux donc pas en préjuger la conclusion.

Ce que je peux dire, c'est que je suis tout à fait d'accord avec Mario sur le besoin d'éviter des décisions budgétaires pro-cycliques ; d'encourager les investissements dans la recherche et la transition climatique ; et de poursuivre des politiques budgétaires prudentes là où la dette publique reste particulièrement élevée.

En fait, c'est tout le sens de l'application intelligente du Pacte que j'ai promu au sein de la Commission ces cinq dernières années.et qui tient en 3 formules : nous voulons le sérieux budgétaire et nous l'avons obtenu, les déficits passant de 6% en 2010 à 0.8% maintenant.

Deuxièmement nous utilisons la flexibilité et nous la préférons à la sanction.

Troisièmement, nous souhaitons des finances publiques saines qui ne soient pas incompatibles avec un soutien fort à la croissance.

I also presented to the Eurogroup our tenth post-programme surveillance report for Portugal. Let me say that in the five years I have been in this position as Commissioner, Portugal has been one of the clearest economic success stories I have been able to observe, staging a strong recovery in growth and employment and an impressive improvement in its public finances.

The main messages are the following:

First, despite some moderation, economic growth has remained solid and become more broad-based, supported by strong, albeit slowing, job creation.

Second, the headline budget deficit is projected to decrease further to 0.4% of GDP in 2019 and to 0.1% of GDP in 2020 and public debt is set to retain a downward path.

And third, Portugal's banks have made further significant progress in reducing non-performing loans.

These positive developments underpin the positive economic and financial situation of Portugal. The short-term economic outlook remains broadly favourable, in spite of risks related to the external environment having increased. Going forward, sustained efforts to address impediments to investment, increasing productivity and further improving the business environment remain key for strengthening growth and competitiveness. All in all, it is a very good post programme report.

As you know the most time-consuming discussion yesterday was on the Budgetary Instrument for Competitiveness and Convergence. But an agreement was reached - and it was reached at five minutes to midnight, which means our discussions have become markedly more efficient over the past few months.

I want to thank and congratulate Mario for steering these particular difficult discussions to a successful conclusion with patience and determination. I know what a complex exercise this was.

We support this compromise and stand ready to facilitate the next phase of this work, including on the relevant legal texts to ensure that the final decisions on the BICC can be taken in the context of the Multiannual Financial Framework negotiations which should be concluded by December.

The BICC is not the last step in this long journey towards the euro area budget I have always believed is needed. I consider it rather an important first step, and not only a symbolic one. I believe this instrument will be a useful addition to our financial toolbox, supporting the investment and reform efforts that we all know need to be pursued. I hope that the ongoing discussions in the MFF framework and in parallel on a supplementary intergovernmental agreement will deliver the resources needed to enable the BICC to have a meaningful impact for our citizens. Again, this is not the end of the road. There is plenty of work in this area as well as on the euro area budget, on governance and on democratic control for the time being.

Je voudrais ajouter un dernier mot, non pas d'adieu mais d'au revoir, puisque c'est la dernière fois que j'aurais le plaisir de vous voir ici. J'ai assisté à mon premier Eurogroupe en juin 2012, j'étais à l'époque ministre des Finances français, et à part quelques mois en 2014 entre deux fonctions, j'ai assisté à toutes les rencontres jusqu'à la dernière fois où j'ai eu un problème personnel qui m'en a empêché. J'ai participé à plus de 80 Eurogroupes ! Certains ont été très longs, d'autres ont été plutôt courts, certains ont été très productifs, comme hier, certains ont été plutôt frustrants, certains ont été calmes, voire ennuyeux, d'autres ont été passionnés, voire dramatique.

Dans les premières années où j'étais ici, notre agenda était largement tourné vers les développements des différents programmes. Nous étions sans arrêt sous le feu des médias, des investisseurs, des citoyens et je n'oublie pas qu'en 2012 comme en 2015, à l'été, nous avons vraiment frôlé l'abîme et nous avons réussi à éviter le Grexit, cela reste une de mes fiertés que d'y avoir participé.

Aujourd'hui nous pouvons nous concentrer davantage sur les défis à long terme, comme la compétitivité, la convergence, le budget.

J'ai connu trois Présidents, Jean-Claude Juncker, Jeroen Dijsselbloem et maintenant Mario Centeno, chacun avec son style et tous avec de grandes qualités. L'Eurogroupe a gagné en influence, en importance et je suis persuadé qu'il continuera à le faire.

Bien sûr, je ne pourrais pas dire que tout aspect de ma participation à ces Eurogroupes a été à 100% en ligne avec mes propres espérances, mes propres convictions. Ce n'est jamais le cas en politique. J'aurais aimé qu'on soit parfois plus ambitieux sur l'approfondissement de la zone euro. Cela reste un sujet de sinon de déception, du moins d'expectative pour l'avenir.

Je crois aussi que nous aurions pu prendre des décisions sur la Grèce plus rapidement et de façon plus démocratique.

Je ne suis pas là pour faire un testament, la politique c'est l'art du possible. Je pense que l'on peut être fier de ce que l'Eurogroupe a achevé collectivement.

Je voudrais dire un dernier mot à vous les journalistes. Vous allez me manquer. Je vais avoir un mot particulier pour les journalistes italiens, parce que partout où je vais dans le monde, je suis poursuivi par des journalistes italiens. Quoique je fasse, où que j'aille, chaque fois il y a un journaliste italien qui me demande « qu'est-ce que vous pensez de l'Italie ? », « la manovra » ! Il y a une blague en français : le jour on est un ancien ministre, c'est quand on monte dans la voiture à l'arrière et qu'elle ne démarre pas. Je m'apercevrai que suis un ancien Commissaire le jour où je sortirai de quelque part et qu'il n'y aura plus de journalistes italiens pour me demander comment va l'Italie. J'aime l'Italie, j'ai eu l'occasion hier de m'entretenir avec Roberto Gualtieri. Je n'ai pas tout à fait fini avec l'Italie, il me reste encore quelques petites semaines. Je vous souhaite à tous bonne continuation et vive l'euro !

SPEECH/19/6061

 

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