Discours de la commissaire Gabriel lors de la conférence de presse sur le paquet enseignement supérieur

Met dank overgenomen van Europese Commissie (EC) i, gepubliceerd op dinsdag 18 januari 2022.

Bonjour à toutes et à tous,

Je voudrais d'abord féliciter également Roberta Metsola, la présidente nouvellement élue du Parlement européen.

C'est avec grand plaisir que je vous présente ici aujourd'hui, avec le vice-président Schinas, des propositions qui visent à avoir un impact positif sur l'enseignement supérieur en Europe, et à faire avancer la réalisation de l'espace européen de l'éducation, en lien avec l'espace européen de la recherche.

Le premier message est que cette proposition s'adresse à tous les types d'établissements d'enseignement supérieur en Europe. Nous sommes là pour les soutenir, afin qu'ils soient plus forts, plus créatifs, plus innovants.

Nous parlons de 5 000 établissements d'enseignement supérieur en Europe. Nous parlons de 17,5 millions d'étudiants. Nous parlons d'1,4 millions d'enseignants en Europe. Nous parlons de presque 200 000 chercheurs européens. Un dénominateur commun: nos talents. Ils mérient notre soutien.

Nous espérons que le paquet que nous proposons va les soutenir, faire développer leur potentiel et de faire de l'Europe un leader dans le domaine.

Le deuxième objectif. C'est la première fois qu'on établit un lien si étroit entre l'éducation, la recherche et les communautés industrielles innovantes. C'est en travaillant ensemble que nous pouvons faire de l'Europe une destination attractive pour nos talents.

Et il est clair que ce paquet est tout aussi important pour l'Europe que pour les universités car avec votre soutien, nous pourrons relever les défis auxquels nous sommes confrontés comme la transition verte et numérique.

Aujourd'hui, notre message est fort et clair. Nous vous invitons à travailler ensemble pour l'avenir de l'Europe.

Les quatre objectifs clés de la stratégie pour les universités - qui vont du renforcement de la dimension européenne et du rôle des universités dans la transition écologique et numérique à leur rôle sur la scène mondiale, tout en promouvant notre mode de vie européen - reflètent les informations reçues des États membres et des parties prenantes lors des vastes consultations ciblées.

Nous avons bien entendu vos idées et vos préoccupations.

La stratégie vise à accélérer et à soutenir la transformation de l'enseignement supérieur à travers l'Europe, tout en tenant compte de la diversité des établissements d'enseignement supérieur européens, et en mettant l'accent sur l'excellence, l'inclusion et la coopération.

Nous n'oublions pas que l'ADN de l'Europe c'est aussi l'égalité, la liberté de pensée, la liberté académique et l'autonomie des universités. Ces aspects sont soulignés dans la stratégie, tout comme la nécessité de se concentrer sur l'attractivité de la carrière des acteurs de l'enseignement supérieur.

Et, après deux ans de pandémie et alors que nous entamons l'Année européenne de la jeunesse, je tiens à exprimer mon soutien pour la situation des étudiants européens. Je connais leurs difficultés et la précarité à laquelle encore trop d'entre eux doit faire face. L'incertitude pour leur avenir, ainsi que l'isolement et l'anxiété dus aux restrictions sanitaires.

Les étudiants devront être les premiers à bénéficier d'une coopération plus accrue entre les établissements d'enseignement supérieur de l'Union. La dimension européenne vise à faciliter la vie quotidienne des étudiants.

Ils auront accès à des campus transnationaux modernes, avec une offre de formation élargie dans différents pays.

Ils pourront être plus facilement mobiles au cours de leurs études, par exemple commencer leur programme dans une institution et la poursuivre plus facilement dans d'autres universités dans d'autres pays.

Nous allons aussi généraliser l'utilisation de la carte étudiante européenne, qui permet aux étudiants d'avoir plus facilement accès à des avantages partout en Europe et de faciliter les démarches lors de leur mobilité. Nous allons renforcer l'initiative en déployant un identifiant d'étudiant européen unique accessible à tous les étudiants mobiles en 2022 et à tous les étudiants des universités en Europe d'ici la mi-2024.

Plus de coopération offrira aussi un cadre propice aux approches transdisciplinaires où les étudiants de différents pays et différentes disciplines travaillent ensemble avec leurs professeurs et les chercheurs pour résoudre les grands défis sociétaux comme le réchauffement climatique et la transition numérique.

Je suis heureuse d'annoncer ici que nous souhaitons créer un diplôme européen commun, ce qui sera un des effets tangibles de l'espace européen de l'éducation. Nous examinerons les options et les mesures nécessaires pour obtenir un tel diplôme d'ici la mi-2024.

Ce diplôme reconnaîtra la valeur d'expériences transnationales d'excellence et attestera les programmes d'études conjoints répondant à des critères européens communs.

Nous allons développer ces critères dès cette année en partenariat étroit avec les États Membres et les parties prenantes, et les tester via un label.

Dans ce but, nous proposons d'augmenter le nombre d'alliances des universités européennes et de passer d'ici 2 ans de 41 aujourd'hui à 60 alliances impliquant plus de 500 établissements, avec un budget Erasmus+ de plus de 1 milliard d'euros sur 7 ans. Ainsi les établissements souhaitant rejoindre cette initiative peuvent le faire soit en rejoignant des alliances existantes, soit en en proposant de nouvelles.

Consolider la place des universités comme institutions phares de notre mode de vie européen est notre second objectif.

Cela implique que le plus grand nombre puisse avoir accès à l'enseignement supérieur, et réussir. L'approche européenne qui conjugue à la fois excellence et inclusion, est un véritable atout.

Dans le cadre de nos valeurs, il est important de promouvoir et protéger les pratiques démocratiques, les droits fondamentaux et les valeurs académiques en Europe, y compris dans la relation avec nos partenaires internationaux.

Notre troisième objectif est de renforcer la capacité des universités à être des acteurs de la transition verte et numérique, tant dans leur contenu que dans leur fonctionnement.

Dans le cadre de la transition écologique, les universités ont un rôle important à jouer, par exemple, pour doter les jeunes et les apprenants tout au long de la vie des compétences nécessaires et pour mener des recherches pour trouver des solutions en coopération avec l'industrie et la société. Ils peuvent également servir de modèle pour la durabilité environnementale grâce à leurs infrastructures et à leurs opérations.

En ce qui concerne la transition numérique, étant donné que les technologies numériques pénètrent tous les secteurs de l'économie, il est nécessaire que tous les étudiants, quelle que soit la spécialité qu'ils étudient, apprennent à utiliser la technologie numérique dans leurs professions.

Une attention particulière doit être accordée à l'offre d'enseignement spécialisé dans les domaines numériques au niveau européen, tels que l'IA, la cybersécurité ou le calcul haute performance (HPC).

Enfin, nous souhaitons consolider davantage le rôle des universités pour renforcer la position de l'Europe sur la scène mondiale, avec des efforts communs au niveau européen et national.

En échangeant des talents et en jetant des ponts solides avec les pays partenaires du monde entier, et en promouvant les valeurs académiques et européennes, les universités font partie du pouvoir d'influence de l'Europe.

Construire une stratégie ambitieuse implique aussi de mobiliser des ressources. Au total environ 80 milliards d'euros seront investis dans l'enseignement supérieur sur la période 2021-2027, avec les niveaux nationaux et régionaux.

Pour assurer le suivi de nos actions, nous allons créer un Observatoire européen du secteur de l'enseignement supérieur qui rassemblera et développera les différentes sources de données européennes sur l'enseignement supérieur et les mettra à disposition de tous, permettant à la Commission, aux Etats membres et aux différents acteurs d'apprécier les progrès accomplis et d'engager un dialogue structuré sur les prochaines étapes.

La proposition d'aujourd'hui est un appel à tous pour faire de cette stratégie une réaliter et permettre à l'Europe d'être à la pointe de la connaissance, en le faisant ensemble, avec tous ceux qui y contribuent.

Je vous remercie.